Auteur
« Chaque écrivain raconte toujours
une même obsession. »
Umberto Eco
Serge Geny est un écrivain né en 1953 dont les œuvres explorent des thèmes variés, ancrés dans des contextes historiques, géographiques ou régionaux pour enrichir ses récits, offrant ainsi une réflexion sur les dynamiques sociales et politiques. Ses œuvres abordent des thèmes sociaux mettant en lumière les luttes de classes et les conflits de différentes époques.
« Serge Geny semble avoir une approche narrative riche, mêlant fiction et contexte historique, ce qui pourrait intéresser les lecteurs passionnés par ces thématiques. Ses livres incluent des titres comme "Le Bonheur des Hommes", "Les Terres Froides", "Fortune de Mer" et "Le Prix du Sang", chacun abordant des récits captivants. » [Qwant]
Inventer des histoires relève d'une volonté de s'abandonner à des confessions propres dissimulées derrière les personnages des histoires. Il n'y a pas réellement de héros dans lequel il pourrait dire : « C'est moi ! » Mais il y a, de manière diffuse, des sentiments, des traits, des émotions qui lui appartiennent. Les faire partager à des lecteurs est une aventure pour le moins ambiguë, car elle relève à la fois d'inventions, de mystifications et de confidences et révélations.
Cette société est violente. Elle est agressive et brutale contre ceux qui ont du mal à vivre, contre les pauvres, les étrangers ou les personnes en situation de handicap. Elle est injuste parce qu'une minorité s'approprie les richesses des pays et du monde au détriment du plus grand nombre. Les puissants, ceux qui ont le pouvoir ne le lâchent que lorsque les peuples sont assez forts pour remettre en question l'ordre établi. Quelles sont les révolutions qui ont eu lieu sans que celles-ci ne soient rapidement récupérées par ceux qui ne voulaient pas perdre leur pouvoir et leur autorité ? L'argent, synonyme de mainmise et de puissance, associé au pouvoir devient le moyen d'exploiter, de contrôler, de diriger et d'écraser ceux qui résistent. La dessinatrice Rosa Lancellotti (ex-brigadiste rouge) dans Rosa la Rouge, la pianiste Wang Bao dans Les Vents du Sud, la femme de chambre Alice Onorati dans Un Air d'Octobre, la lavandière Marie Labourdette dans "Le Bonheur des Hommes" sont quatre femmes qui, a leur manière, luttent – consciemment ou non – contre cette société capitaliste fortement inégalitaire. À ce même titre, Jean Dubuis le cuisinier, Romain Durey le journaliste, Bernard Pelletier le juge ou Benoît Langlade l'avocat sont engagés et luttent contre l'empire financier et contre la violence des puissants. Heureusement les sentiments demeurent et l'attachement d'un être pour un autre d'une manière forte, c'est-à-dire la passion amoureuse – même si elle est souvent complexe et difficile – reste également un thème majeur dans ses écrits. Les sujets de l'immigration, du racisme, de la guerre et de la colonisation sont également des questions qu'il soulève.
La plupart de ses romans se déroulent dans les siècles antérieurs, favorisant les XIXème et XXème siècles, à l'exception de "Fortune de Mer" qui se passe de nos jours. Il est en effet attiré par des événements et faits qui ont eu lieu entre les années 1870 et 1980, ces périodes permettant une reconstitution historique favorisant la plongée dans un monde oublié.
L'angoisse de la page blanche lui est inconnue. Certains jours, cependant, il ne peut rien écrire ou simplement quelques lignes. Mais la plupart du temps c'est plusieurs pages qu'il va noircir. Cependant, jamais il ne s'est dit en écrivant un roman : « Que puis-je bien raconter ? » Cela vient tout seul et facilement, puisque il a dans la tête, dès le début de l'ouvrage, l'histoire qu'il veut exprimer. Aucun plan, il suffit d'avancer dans le roman pour que peu à peu celui-ci prenne forme et que les directions dans lesquelles vont aller ses personnages se précisent. Ce n'est qu'en deuxième phase de "composition" qu'il approfondit les détails littéraires de vocabulaire, de syntaxe, de grammaire et de sémantique. Il n'y a pas d'heure pour prendre le stylo ou l'ordinateur, même si c'est le matin qu'il peut le faire avec plus de facilité. Mais il y a des après-midis très denses... Suivant les moments de l'action et les épisodes de ses romans, il utilise soit le style logique – le plus fréquent – soit le style affectif. Il aime particulièrement l'écriture classique et ample enrichie de subordonnés et d'adjectifs, mais raisonnablement pour que le lecteur ne soit pas submergé par une débauche descriptive. Plus rapide et haché, le style affectif contient de nombreuses exclamations et impératifs, principalement dans les dialogues de ses personnages.
Dans nombre de ses romans, Marseille apparaît comme un personnage à part entière au même niveau que ses héros. Cette ville que l'on décrit comme violente, on l'aime ou on la déteste. Mais quand on l'aime, c'est avec une attention, un désir, une volonté farouche de l'adopter, une véritable passion. Ville-monde, elle réunit une population métissée qui donne à la cité ce caractère tellement attirant, tellement fraternel. Que ce soit dans "Le Bonheur des Hommes", "Fortune de Mer" ou "Le Prix du Sang", Marseille apparaît dans toute sa splendeur comme un personnage des histoires, dans toute sa crudité aussi. Mais c'est aussi Aix-en-Provence, Avignon, Toulon, Draguignan, la Seyne-sur-Mer ou Cannes qui sont cités dans ses écrits. Et exceptionnellement "Les Terres Froides" dans le Dauphiné. Mais la Tchéquie, l'Ukraine, les Pays-Bas, l'Australie, "l'Abyssinie" et le Cameroun font aussi partie de lieux où se déroulent ses histoires.
Onze romans ont été déposés à la BNF. Un autre livre achevé dort dans ses cartons et un autre roman est engagé depuis peu. Cette motivation à "inventer des histoires" est sans doute dictée par cet attrait pour la complexité des sentiments humains.
Après des études littéraires de latin-grec au lycée et des études de dessinateur et graphiste-maquettiste, il a entrepris une carrière de maîtrise d'œuvre et de décoration avant de devenir pendant plus de dix ans chargé de mission dans une collectivité territoriale et pendant autant de temps délégué syndical. Depuis sa retraite, il se consacre à l'écriture, à la musique, à la photographie et aux voyages.
Les œuvres de Serge Geny font l'objet d'un dépôt à la Bibliothèque Nationale de France et ses manuscrits protégés par la Société des auteurs et compositeurs dramatiques (SACD).
Manuscrits déposés à la SACD
© Serge Geny